Nous nous devons non pas tant de nous indigner que de réagir face à la décision prise par l'Etat de mettre fin à la convention qui le liait au Studio Théâtre de Stains depuis 1986.


Cette mesure nous a été annoncée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) le 31 janvier 2012 sans qu'aucune négociation n'ait été envisagée. Il n'y eu qu'une décision brutale, arbitraire et sans appel.

Au-delà de la violence symbolique que représente un tel rejet, elle stigmatise un lieu, une ville, un département, une population. Comme écrit Bourdieu : en banlieue, l'Etat manifeste sa présence par son absence. Invisible.

D'autres artistes, dans ce bureau de la DRAC, ont rué dans les photocopieuses, menaçant de les jeter à la tête du directeur ; nous avons choisi de dire nos vérités, en fait, la vérité : en se désengageant, l'Etat confirme qu'il n'est pas, selon lui, concevable qu'une action artistique ait droit de cité à Stains. Il devient le seul prescripteur de la politique culturelle en niant aux collectivités leur capacité d'expertise, leurs sens de l'initiative et leur implication financière. Nous avons pourtant cru que la DRAC était chargée de : « conduire la politique culturelle de l'Etat dans les domaines de la connaissance, de l'éducation artistique et culturelle, de l'élargissement du public, du soutien à la création, à la transmission du savoir, au développement durable, de la cohésion sociale ». Tout ce qui vient d'être énuméré, a été mis en œuvre, durant presque trente ans, par le STS, implanté à Stains dans le 93, une ville de 32 000 habitants située à 7 km de la capitale, qui subit très durement les mutations profondes de notre société et où le droit à la culture se dispute aussi âprement que le droit à l'égalité citoyenne.

Violence symbolique toujours, qui génère parfois une violence urbaine. Certains, à bout d'arguments, brûlent des voitures. Nous choisissons de brûler les planches envers et contre DRAC, avec l'aide de ceux qui nous soutiennent.

COMMUNIQUE DE PRESSE
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